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Par Dr Michael Murray, médecin naturopathe
Publié en septembre 2018 / Mis à jour en septembre 2023
Le microbiome humain, composé de billions de micro-organismes, joue un rôle essentiel dans le maintien de la santé et du bien-être. Cet article explore le potentiel des probiotiques, des bactéries bénéfiques qui peuvent être consommées sous forme de compléments ou dans certains aliments, pour rétablir et maintenir un équilibre harmonieux au sein du microbiome, favorisant ainsi une santé intestinale optimale ainsi que le bien-être et la vitalité en général.
Le microbiome est l’un des sujets les plus brûlants de la recherche médicale et des amateurs de santé. Le microbiome humain est le matériel génétique des microbes que nous hébergeons dans notre corps. Le nombre de microbiotes - bactéries, virus et champignons - qui vivent sur ou dans le corps humain est énorme. Environ 100 000 milliards de cellules microbiennes provenant de 1 000 espèces différentes de micro-organismes vivent en nous ou sur nous dans une véritable relation symbiotique. Le microbiome humain joue donc un rôle essentiel dans notre santé globale.
On parle de dysbiose lorsque les micro-organismes du microbiome sont déséquilibrés. Cet état peut entraîner des troubles de la fonction gastro-intestinale tels que des gaz, des ballonnements, des indigestions, des fuites intestinales, ainsi que des déséquilibres systémiques, notamment l’anxiété, la dépression, la perturbation du système immunitaire, du foie et de la fonction de détoxification, le contrôle du taux de sucre dans le sang et l’équilibre hormonal.
De nombreuses personnes se tournent vers les compléments probiotiques pour améliorer le microbiome et lutter contre la dysbiose. Le terme probiotique est dérivé du grec et signifie « pour la vie ».
Les probiotiques sont des bactéries bénéfiques qui peuplent le tractus intestinal humain. Les compléments alimentaires probiotiques fournissent des bactéries ou des levures lyophilisées qui apportent des micro-organismes vivants dans le tractus gastro-intestinal.
L’utilisation des probiotiques est étayée par des recherches cliniques significatives, avec plus de 1 000 études en double aveugle et contrôlées par placebo. De nombreuses recherches se sont concentrées sur l’utilisation des probiotiques pour promouvoir la santé gastro-intestinale et soutenir la fonction immunitaire. Cependant, la recherche clinique encourage également l’utilisation des probiotiques pour soutenir de nombreux autres objectifs de santé.
Il a été démontré que les probiotiques possèdent de nombreux mécanismes permettant d’améliorer l’environnement gastro-intestinal et de le rendre moins hospitalier pour les microbes indésirables. Par exemple, de nombreux organismes indésirables doivent se lier à la paroi du tractus gastro-intestinal pour se coloniser efficacement. Certaines souches de probiotiques peuvent adhérer à l’épithélium et agir comme des « barrières de colonisation » en empêchant les bactéries indésirables (et les levures) de se coller à la paroi du tractus gastro-intestinal.
Les probiotiques produisent également des composés antimicrobiens appelés bactériocines. La libération de ces composés par les organismes probiotiques entraîne une modification bénéfique du microbiome. Il a également été démontré qu’une partie de l’activité antimicrobienne des probiotiques est due à leur production de peroxyde d’hydrogène et d’acides organiques tels que les acides lactique et butyrique.
La production de ces petits acides organiques contribue également à maintenir un pH intestinal optimal et à nourrir d’autres organismes bénéfiques pour la santé et, dans le cas de l’acide butyrique, à fournir une source d'énergie essentielle aux cellules qui tapissent le gros intestin.
Les probiotiques sont également en concurrence avec les nutriments que les micro-organismes indésirables utiliseraient autrement. Les organismes probiotiques en nombre suffisant peuvent utiliser la plupart des nutriments prébiotiques disponibles, inhibant ainsi la croissance des microbes indésirables.
Enfin, les probiotiques stimulent également la réponse immunitaire. Par exemple, les probiotiques peuvent augmenter la sécrétion d’immunoglobuline (Ig) A, un anticorps qui tapisse notre tractus intestinal pour servir de première ligne de défense contre les infections. L’IgA est un anticorps non spécifique qui peut se lier à des micro-organismes indésirables et les neutraliser. Certains probiotiques ont également démontré leur capacité à activer des cellules clés du système immunitaire (cellules tueuses naturelles, macrophages et lymphocytes T).
De nombreux autres bienfaits des probiotiques ont été découverts en dehors des effets gastro-intestinaux. Cependant, la recherche clinique s’est principalement concentrée sur l’utilisation des probiotiques pour soutenir la santé gastro-intestinale. Plus de 500 études en double aveugle ont porté sur les probiotiques dans la dysbiose gastro-intestinale, les plus étudiées étant la dysbiose qui survient avec l’utilisation d’antibiotiques, les voyages dans les pays sous-développés et le déséquilibre qui se traduit par des gaz, des ballonnements et des selles irrégulières.
L’une des utilisations les mieux documentées de la supplémentation en probiotiques est la prévention de la dysbiose associée aux antibiotiques (DAA), qui se développe chez les personnes prenant ou ayant pris récemment des antibiotiques.
La plupart des antibiotiques tuent les organismes pathogènes et les bactéries bénéfiques. Cette action entraîne une perturbation importante du microbiome et l’apparition de diarrhées chez environ 35 % des personnes qui prennent des antibiotiques.
Les probiotiques peuvent aider à protéger contre la DDA et la forme la plus grave qui implique une prolifération de Clostridium difficile, une bactérie potentiellement pathogène. Les probiotiques préviennent la DDA et la prolifération de C. difficile par tous les mécanismes décrits ci-dessus. Les meilleurs résultats sont obtenus lorsque le probiotique est administré dans les deux premiers jours suivant la première dose d’antibiotique. En général, les produits probiotiques contenant plusieurs souches et un nombre élevé d’unités formant des colonies (par exemple, 30 à 100 milliards) sont recommandés pour la DDA.
Un autre scénario dans lequel les probiotiques ont gagné une popularité considérable est celui de la protection contre la dysbiose en voyage. Cette dysbiose se produit par l’ingestion de microbes inconnus dans l’eau, les aliments ou les boissons.
Les essais cliniques sur les probiotiques dans la dysbiose du voyageur ont été contradictoires et mettent en évidence le fait que des probiotiques différents produiront des résultats différents. Une analyse des essais cliniques publiés a cherché à déterminer quelles souches de probiotiques pourraient être les plus efficaces et les plus sûres pour la prévention de la dysbiose du voyageur. Les résultats ont montré que Saccharomyces boulardii, une levure bénéfique, était le seul probiotique qui réduisait de manière significative la dysbiose pendant les voyages.
La recherche clinique sur les probiotiques pour ces troubles digestifs courants est également mitigée. Une analyse des essais cliniques publiés a été conçue pour établir le classement relatif des probiotiques contre les gaz, les ballonnements et les irrégularités intestinales.
Les résultats ont montré que huit semaines de supplémentation avec le probiotique Bacillus coagulans présentaient la probabilité la plus élevée d’être l’espèce probiotique la plus susceptible de produire une amélioration. Au moins huit essais en double aveugle, contrôlés par placebo, sur B. coagulans ont montré des effets positifs significatifs dans le soulagement de troubles digestifs mineurs. Une étude a porté sur 40 sujets (18-65 ans) répartis au hasard pour recevoir un placebo ou B. coagulans (6 milliards d’UFC/jour) pendant 80 jours. Avec la supplémentation en B. coagulans, des améliorations significatives ont été observées au niveau des gaz, des ballonnements, des irrégularités intestinales et d'autres problèmes liés à l’indigestion. Un peu plus de 60 % des sujets prenant le complément de B. coagulans ont été complètement soulagés.
La qualité des compléments probiotiques dépend de deux facteurs principaux : (1) les caractéristiques des souches contenues dans le supplément et (2) une viabilité adéquate, de sorte qu’un nombre suffisant de bactéries soient viables au moment de la consommation. La viabilité à la consommation dépend de facteurs tels qu’une fabrication correcte et la « rusticité » de la souche, ainsi que l’emballage et le stockage du produit dans la bonne quantité d’humidité et à la bonne température.
Avec les probiotiques, comme avec d’autres compléments, soyez un consommateur avisé et choisissez des produits qui vous apporteront les bénéfices que vous recherchez. Les informations ci-dessus donnent des indications sur les meilleures souches de probiotiques et leur dosage pour aider à prévenir la dysbiose associée aux antibiotiques et la dysbiose du voyageur, les gaz, les ballonnements et les irrégularités intestinales.
La posologie des compléments probiotiques dépend la plupart du temps du nombre de micro-organismes présents dans le produit ; il s’agit des unités formant colonie (UFC). Il est donc essentiel d’utiliser des produits qui indiquent le nombre d’organismes vivants à la date de péremption plutôt qu’au moment de la fabrication (ce qui ne veut rien dire). Pour la santé en général, les meilleurs résultats sont le plus souvent obtenus en prenant entre 5 et 30 milliards d’UFC par jour.
Références :
