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Par Dre Ellen Albertson, PhD, RDN, NBC-HWC
Vous savez probablement que vous avez besoin de votre dose quotidienne de vitamines B comme la thiamine (B1), la riboflavine (B2), la niacine (B3) et la cyanocobalamine (B12), mais saviez-vous qu’il existe une autre vitamine B bénéfique à la santé ? Il s’agit du bore, un élément aux nombreux bienfaits essentiel à la santé.
Vous allez maintenant découvrir comment le bore, un nutriment et un complément reconnu pour ses bienfaits pour la santé, peut aider à gérer le diabète, l’hypercholestérolémie et les infections vaginales à levures.
Le bore est un oligo-élément présent dans de nombreux aliments d’origine végétale, disponible sous forme de complément alimentaire. C’est un élément B métallique dur et l’élément numéro cinq sur le tableau périodique que vous avez peut-être appris au lycée dans les cours de chimie. Selon certains scientifiques, il aurait une fonction essentielle depuis le début de la vie sur Terre et de l’évolution.
Bien que davantage de recherches soient nécessaires pour mieux comprendre exactement l’action du bore dans l’organisme, de plus en plus d’éléments suggèrent qu’il a un impact bénéfique sur la reproduction et le développement, le métabolisme du calcium, la fonction cérébrale, la formation osseuse, le métabolisme de l’insuline, l’immunité et le fonctionnement des hormones stéroïdes.
Contrairement aux macrominéraux comme le calcium, le magnésium et le phosphore, notre organisme a uniquement besoin d’une faible quantité de bore et d’autres oligo-éléments, tels que le sélénium, le fer, le cuivre et le zinc pour être en bonne santé. Le bore et les autres oligo-éléments agissent comme catalyseurs dans les systèmes enzymatiques. Ils sont essentiels pour décomposer les molécules complexes en unités plus petites utilisables par l’organisme.
Bien qu’un grand nombre de bienfaits aient pu être établis au sujet du bore, le Conseil de l’alimentation et de la nutrition de l’Institut de médecine des États-Unis n’a pas encore défini les quantités de bore préconisées. Par conséquent, il n’existe actuellement aucune recommandation nutritionnelle pour le bore.
Sur la base d’études animales et humaines, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) suggère que 1 à 13 mg par jour constituent une fourchette saine et sûre. La limite supérieure tolérable pour un adulte de plus de 19 ans est de 20 mg par jour, selon le Food and Nutrition Board.
Quelle est l’action des compléments au bore ? Des études suggèrent que la supplémentation en bore peut offrir de nombreux bénéfices, notamment l’amélioration de la santé des os, de l’équilibre hormonal et du traitement de l’arthrite.
Les compléments au bore existent seuls et dans des formules vitaminiques et minérales. En tant que complément, le bore est disponible sous plusieurs formes, comme le borate de sodium, le chélate d’acide aminé du bore, le citrate de bore et le bore calcique.
Sous forme d’acide borique, il est également utilisé par voie vaginale pour traiter les infections à levures. Sous forme topique, il aide à traiter les plaies et la peau blessée.
Le bore a de nombreux effets bénéfiques sur l’organisme et a un impact sur divers systèmes biologiques et biochimiques. Les scientifiques commencent à comprendre son fonctionnement et découvrent toutes ses utilisations et ses bienfaits.
Les recherches montrent que le bore a un impact positif sur la santé osseuse et sur le système nerveux central, le système cardiovasculaire, le système immunitaire et le système endocrinien. Il peut également réduire l’inflammation et moduler le stress oxydatif.
Une consommation insuffisante de bore peut avoir des conséquences sur la santé. La carence en bore est associée à une série de symptômes comme l’arthrite, la perte de densité osseuse et une plus faible immunité.
Il est de plus en plus évident que le bore peut être bénéfique pour le cœur et l’ensemble du système cardiovasculaire. Il semble réduire considérablement le cholestérol total, le « mauvais » cholestérol LDL et les triglycérides. De plus, le bore semble moduler l’inflammation, un facteur majeur dans le développement de l’athérosclérose et des maladies cardiovasculaires.
Un essai contrôlé randomisé portant sur des patients souffrant d’angor stable (douleur thoracique symptomatique d’une maladie cardiaque) a révélé qu’une combinaison de resvératrol et de fluoroborate de calcium améliorait la qualité de vie et le taux de cholestérol. Des études animales ont montré que le bore abaisse considérablement les triglycérides et le LDL, le « mauvais » cholestérol et augmente le HDL, le « bon » cholestérol.
Un examen des effets du bore sur les facteurs de risque de maladies cardiovasculaires a révélé que les composés contenant du bore peuvent offrir des effets cardioprotecteurs qui peuvent être utiles en tant que complément ou dans les médicaments.
Le diabète touche 537 millions d’adultes. La maladie apparaît lorsque le corps ne produit pas suffisamment d’insuline (l’hormone qui déplace le glucose de la circulation sanguine dans les cellules) ou ne peut pas l’utiliser correctement. Les niveaux de sucre dans le sang peuvent alors atteindre des niveaux malsains.
Les recherches montrent que le bore ainsi que certaines épices comme la cannelle et l’ail, le thé vert et le complément de chrome peuvent aider à équilibrer les niveaux de sucre dans le sang.
Une étude a révélé que les taux sanguins de bore étaient beaucoup plus élevés chez les personnes non diabétiques que chez celles atteintes de la maladie. Les chercheurs ont conclu que la supplémentation en bore peut aider à traiter le diabète et l’obésité.
Une étude animale a révélé que les rats privés de bore avaient des taux d’insuline significativement plus élevés que les animaux ayant reçu une supplémentation en bore. Une autre étude animale a révélé que les rats nourris au bore pendant 28 jours avaient un niveau d’insuline plus bas, ainsi qu’un poids corporel et un taux de leptine (hormone qui augmente la satiété) plus faibles.
En outre, une étude en éprouvette a montré que le bore améliorait la survie et le maintien des cellules bêta pancréatiques, les cellules qui fabriquent, stockent et libèrent l’insuline.
Les infections vaginales à levures et bactériennes sont des problèmes de santé courants chez les femmes. Elles peuvent commencer dès l’adolescence et toucher environ 75 % des femmes à un moment donné de leur vie. Elles se produisent en présence d’un déséquilibre entre les bactéries saines et malsaines.
L’utilisation d’un ovule d’acide borique, ainsi que l’amélioration de la santé intestinale globale grâce à la consommation de probiotiques et de prébiotiques, peuvent favoriser le traitement d’une infection à levures.
L’acide borique semble avoir des propriétés antibactériennes et antifongiques. Des études en tube à essai ont montré que le bore inhibe la croissance du Candida, le type de levure qui provoque des infections.
Une revue clinique examinant l’utilisation de l’acide borique pour la candidose vaginale récurrente a conclu que l’acide borique est une alternative de traitement sûre et abordable pour les femmes présentant des symptômes récurrents et chroniques de vaginite.
Avant d’utiliser des ovules d’acide borique pour traiter une infection vaginale, consultez votre médecin pour obtenir un diagnostic et connaitre les différentes options de traitement.
Le bore joue un rôle important dans le métabolisme et le développement osseux et favorise une bonne santé osseuse globale. Les scientifiques pensent que le bore peut avoir une action sur les os en affectant les taux sanguins de vitamine D, d’œstrogène et de testostérone. Cela peut également avoir un impact sur la façon dont l’organisme utilise les minéraux osseux comme le calcium et le magnésium.
Des études suggèrent que la supplémentation en bore peut améliorer à la fois la densité et la résistance des os. Cela peut être très bénéfique pour les femmes ménopausées, qui courent un risque plus élevé d’ostéoporose en raison de taux d’œstrogènes plus faibles. On estime que 30 % des femmes ménopausées de type caucasien aux États-Unis souffrent d’ostéoporose.
Les scientifiques savent depuis des décennies que le bore est important pour la santé osseuse. Une étude de 1985 sur des femmes ménopausées alimentées avec un régime à faible teneur en bore, puis ayant reçu un complément de bore, a montré que cette supplémentation réduisait l’excrétion de calcium dans l’urine de 44 %. Une étude plus récente a montré que le fructoborate de calcium, un complément nutritionnel naturel à base de bore, augmentait la densité osseuse chez 66 patients sur 100 atteints d’ostéoporose.
Des études animales ont également montré que la carence en bore avait un effet négatif sur le développement, la croissance, l’épaisseur et la résistance des os et provoquait un développement anormal des membres. Inversement, d’autres études animales ont montré que la supplémentation en bore stimulait la formation osseuse et améliore la résistance osseuse.
On estime qu’un diagnostic d’arthrite a été posé auprès de 25 % des adultes américains. La supplémentation en bore peut être un moyen sûr et efficace de réduire la douleur, d’améliorer ses capacités physiques et de favoriser la prévention de l’arthrose.
Comme d’autres compléments pour les articulations, tels que la glucosamine, la chondroïtine, le curcuma et le boswellia, le bore peut aider à réduire l’inflammation dans l’organisme. La réduction de l’inflammation peut avoir un effet bénéfique sur la santé des articulations et la récurrence de la douleur ressentie chez les patients atteints de polyarthrite rhumatoïde ou d’arthrose.
Une recherche menée sur les hommes en bonne santé et publiée dans le Journal of Trace Elements in Medicine and Biology a révélé que la supplémentation avec 6 mg de bore par jour entraînait une diminution de trois biomarqueurs de l’inflammation : l’interleukine, la protéine C-réactive et le facteur de nécrose tumorale.
Des études de population ont montré que dans les régions du monde où l’apport en bore est faible (1 milligramme par jour ou moins), l’incidence de l’arthrite est estimée entre 20 et 70 %. Dans les zones où l’apport en bore est élevé (3 à 10 mg par jour), le taux d’arthrite varie de 0 à 10 %.
Une étude bien conçue sur des sujets sains a révélé qu’une supplémentation en fructoborate de calcium pendant deux semaines réduisait la protéine C-réactive de 37 %. Une autre étude contrôlée randomisée portant sur des personnes d’âge moyen souffrant d’arthrose a révélé qu’une supplémentation en bore permettait de réduire la protéine C-réactive de plus de 60 %.
Les recherches montrent que le bore affecte la fonction et l’abondance de nombreuses hormones, notamment les œstrogènes, la progestérone, la testostérone, l’hormone thyroïdienne, la vitamine D et l’insuline.
Il a été démontré que le bore augmentait les niveaux d’hormones sexuelles chez les femmes et les hommes. Une étude sur des femmes ménopausées a révélé que les femmes alimentées avec un régime à faible teneur en bore suivi d’un régime riche en bore avaient des taux sanguins d’œstradiol (une hormone stéroïde œstrogène) et de testostérone considérablement élevés. Les résultats représentaient presque le double de ceux des femmes ayant une alimentation pauvre en magnésium.
Une autre étude a révélé que pour des hommes en bonne santé ayant reçu une supplémentation en bore de 6 mg, le niveau de testostérone libre avait significativement augmenté et le niveau d’œstradiol a diminué en seulement une semaine.
La supplémentation en bore peut également être bénéfique au système nerveux central et au fonctionnement du cerveau. Bien que d’autres études soient nécessaires, les recherches suggèrent que le bore peut améliorer les performances cognitives, la mémoire et la capacité d’attention.
Les études sur les animaux et les humains ont montré que la privation de bore provoquait une diminution de l’activité électrique du cerveau d’une manière qui s’assimile à ce qui est observé lors d’un état de malnutrition générale. D’autres études ont montré que la privation de bore affectait négativement l’attention, la mémoire à court terme et les tâches nécessitant une vitesse et une dextérité motrices.
Le bore peut améliorer la capacité naturelle du corps à guérir. Il joue un rôle dans le métabolisme du calcium, du magnésium et de la vitamine D, qui sont tous nécessaires à la cicatrisation des plaies et à la réparation des tissus.
Il a été démontré que les solutions topiques contenant 3 % d’acide borique réduisaient le temps de cicatrisation nécessaire des plaies profondes. Un essai clinique bien conçu mené auprès de femmes soumises à une radiothérapie pour le traitement du cancer du sein a révélé qu’un gel à base de bore réduisait considérablement la dermatite par rayonnement, une affection cutanée qui affecte 90 % des femmes suivant cette thérapie.
Le bore n’est pas susceptible d’avoir des effets secondaires négatifs lorsqu’il est pris à des doses inférieures à la limite supérieure de sécurité de 20 mg par jour pour un adulte, provenant de sources issues de l’alimentation et de compléments.
Selon l’Institut national de la santé, le bore ne semble pas interférer ou interagir avec d’autres compléments ou médicaments. Si vous avez des questions sur l’utilisation du bore, parlez-en à votre médecin ou à votre spécialiste de santé
Lorsqu’il est consommé en quantités sûres (moins de 20 mg par jour), l’excès de bore est excrété dans l’urine. Cependant, la consommation de fortes doses peut être nocive et peut causer des problèmes de fertilité chez les hommes. De fortes doses peuvent être toxiques et causer des symptômes, comme les suivants :
Le bore est présent dans les aliments végétaux comme les fruits (en particulier les raisins secs, les groseilles, et les pruneaux), les légumes, les haricots et les lentilles (en particulier les haricots rouges), et les fruits à coque (en particulier les noisettes, les amandes, et les arachides). Le vin, le cidre et la bière sont également de bonnes sources de bore. La plupart des céréales et des aliments d’origine animale, comme le poisson, la viande et les produits laitiers, sont pauvres en bore.
Le régime alimentaire typique apporte 0,75 à 1,35 mg de bore par jour. Cependant, les régimes riches en viandes et en céréales transformées contiennent souvent moins de 0,75 milligramme de bore. Un grand nombre de personnes n’ont pas l’apport préconisé de plus de 1 milligramme. Pour celles-ci, un complément au bore et/ou un régime riche en aliments contenant du bore pourrait être bénéfique.
Le bore s’accumule souvent dans les os, les cheveux et les ongles, mais pas dans les autres tissus corporels. Il est facilement absorbé à partir des compléments et des aliments. Le corps absorbe 85 à 90 % du bore consommé et excrète ce qui n’est pas nécessaire pour maintenir le bon équilibre du bore dans l’organisme.
Pour les personnes qui consomment moins de 1 milligramme de bore par jour, une supplémentation ou une augmentation de l’apport en bore dans l’alimentation pourrait s’avérer bénéfique. Certaines expériences de déplétion-réplétion, où les sujets testés suivaient un régime pauvre en bore, pour recevoir ensuite un complément de bore, ont montré que les personnes réagissaient bien à la supplémentation.
Bien que les scientifiques n’aient pas déterminé si le bore était nocif, pris en faible quantité, il est de plus en plus évident qu’il est indispensable pour une santé optimale et qu’il peut être utilisé pour aider à traiter ou à prévenir diverses maladies.
Les problèmes possibles associés à la carence en bore comprennent l’ostéoporose, l’arthrite, le dysfonctionnement du système nerveux, l'hyperthyroïdie et le déséquilibre des hormones sexuelles. Des études sur les animaux ont montré que le bore était essentiel pour le cycle de vie et qu’une carence empêche la procréation.
Si votre alimentation est pauvre en aliments contenant du bore comme les fruits, les noix et les légumineuses, envisagez de prendre des compléments pour atteindre au moins 1 milligramme de bore par jour. Demandez l’avis de votre médecin avant de prendre des compléments au bore.
Références :
